ANATOMIE D’UN VIN DE SOIF
Avec un profil de vin aussi pur et juteux que celui d’
, on n’est jamais à l’abri d’un coup de peau. Pourquoi ? D’abord, il y a son allure. Cette couleur claire, genre de magenta, qui laisse entrer la lumière et nous donne envie de plonger tout entier dans le goulot avant même d’y avoir trempé les lèvres pour sonder la température.Au nez, le fruit jaillit tout de suite du verre. Quand on dit fruit, on veut dire : imaginez un beau raisin gonflé, au bord de l’éclatement.
En bouche, l’attaque est vive et c’est joliment acidulé. Le plus étonnant, c’est cette fraîcheur qui dure, fait saliver et appelle joyeusement la seconde gorgée. Résultat : la quille est bien (trop ?) vite descendue.
Et on se prend à se demander comment un rouge du Sud de la France peut être si (trop ?) facile à boire ?
Loin de nous l’intention de geeker et d’entrer dans les détails techniques. Plusieurs facteurs peuvent rendre de la fraîcheur au vin, même quand il est fait sous un soleil de plomb. Mais il existe un secret de moins en moins bien gardé, une idée qu’exploite superbement Cyril Cuche au
, dans le Guard : faire du cinsault le cépage majoritaire d’une cuvée de rouge, comme c’est le cas pour .Largement planté sous ces latitudes torrides pour faire du rosé, celui que l’on surnomme « le pinot du sud » est aussi utilisé pour modérer les ardeurs du grenache, du mourvèdre et de la syrah, entre autres. Oui, parce que le cinsault a un super pouvoir : il n’atteint pas les 12 % d’alcool, colore peu et conserve son acidité et son éclat.
CQFD : de la clim’ en bouteille !
« C’est facile, c’est frais. C’est comme un p’tit jus que t’as envie de boire ! »