LA RÉVÉLATION
Dans une vie, il y a des moments qui nous définissent. Des événements que certains vivront de manière anodine et qui modifieront la trajectoire de d’autres. Il aura fallu cette gorgée après une longue journée à vendanger pour le plaisir et pour l’expérience, il y a environ 20 ans. Quelques millilitres qui ont fait voler en éclat la conception même qu’avaient Aurélia Filion et
du vin. Dans leur verre :Ce sera le feu aux poudres d’une passion naissante, l’étincelle qui fait tout flamber. « Wow. Le vin, ça peut goûter “ça” ? », se rappelle s’être demandé Alexis alors loin de se douter de la suite des choses.
Qu’est-ce que c’est, « ça » ? Ce n’est pas tant un profil de goût qu’une émotion qui jaillit de nulle part à l’instant où le liquide entre en alchimie avec les papilles. Ça chante. Ça marche sur un fil et ça nous entraîne en courant à sa suite. Ça donne le vertige et les papillons qui viennent avec.
Seul le travail naturel à la vigne comme au chai, seule la sensibilité d’une vigneronne ou d’un vigneron à tout ce qui l’entoure, sa communion avec le terroir peuvent produire de tels trésors. Le travail de Gérard et Bruno Schueller, ça été le premier arbre d’une forêt enchantée. La porte ouverte sur un monde du vin encore parallèle au début des années 2000.
En ces temps pas si jadis, le vin naturel, ça n’existait pratiquement pas au Québec et surtout pas de manière accessible. C’est devenu quelque chose d’inconcevable pour Alexis, Aurélia et leur ami Theo Diamantis, avec qui ils ont fondé œnopole.Le but du trio dès 2006 : bousculer le monde du vin et le rendre meilleur en donnant accès à des vins d’artisans à travers le réseau de la SAQ.
Et parfois, il a fallu être patient. Un exemple : les quilles alsaciennes de Schueller — jusqu’ici disponibles exclusivement en importation privée — font leur entrée en succursales SAQ, pour la toute première fois.
De quoi changer encore un peu le monde du vin, pour le mieux.