THÉRAPIE PAR LE VIN
16 novembre 2017
Thérapie par le vin : L'heure des choix
Emilie Villeneuve
© Emilie Villeneuve

On va se dire les vraies affaires : souffrir d'anxiété et aimer le bon vin, ce n'est pas une mince affaire. Non pas parce que l'anxiété et le vin ne font pas bon ménage, non, parce qu'on n'est pas toujours certain que le vin va être bon.

L'HEURE DES CHOIX

À mon âge, on n'attend plus le prince charmant. Je veux dire par là que le prince charmant n’existe pas. Ou peut-être que j’ai fait le mauvais choix. Mais ce n’est pas le point. Le point c’est que je crois que la bonne bouteille, elle, existe.


J’avais 5 ans et devant la multitude de petites boîtes de plexiglass fixées au mur, je restais interdite. Sourcils froncés, j’observais les vers de terre, les gros orteils à la cannelle, les framboises bleues. Le dollar en papier que je tenais serré dans ma main droite était humide. De quoi avais-je envie? Et si j’essayais un nouveau bonbon? Et si je me trompais? J’allais gâcher un moment potentiellement parfait. J’allais regretter mon choix pour le reste de mes jours.


Trente ans plus tard, même combat à la SAQ. Et si la seule évocation d’un Twizzler suffit à me rappeler son goût particulier de sucre, de colorant et de paraffine, je n’ai pas la moindre idée des caractéristiques du viognier ou du petit manseng, ou du sémillon d’ailleurs. Le coin de la carte de point rentré dans la paume, je me dis chaque fois que je pourrais oser. Ok, peut-être pas le petit manseng mais la bouteille à côté, là. Dix-neuf fois sur vingt, je sors plutôt avec le même grec, non par fidélité, mais parce j’ai toujours aussi peur de me tromper. Et si je ne sais pas ce que j’aime, j’ai le malheur de savoir ce que je n’aime pas. Et ce que je n’aime pas, rien au monde ne me le fera avaler. Même pas une grosse semaine au bureau, même pas la perspective d’un weekend passé à l’aréna parce que j’ai pas voulu briser les rêves de ligue nationale de mon plus vieux, même pas le terrible constat d’avoir gâcher ma vie en choisissant la mauvaise bouteille. C’est dire.


Je veux du bon, je veux du franc, je veux du vrai, mais outre ces adjectifs, je ne sais presque pas nommer les choses. À cause de mon analphabétisme viticole, je ne parviens pas à expliquer, même au conseiller en vin le plus patient, ce que j’aime et pourquoi certains jus me rendent fondamentalement heureuse. Ce qui fait que je me réfugie auprès de mes grecs, de quelques français et d’italiens du Nord, les soirs de viande. Je range ma carte à points dans mon portemonnaie en bordel, je peste contre moi-même d’avoir encore oublié mon sac de transport chez moi et je me désole pour la énième fois de mon manque de courage. Si ce soir j’avais pu déboucher une bouteille qui aurait modifié, en quelques gorgées, le cours de mon existence? Imagine.

PEUR DE CHOISIR LA MAUVAISE BOUTEILLE ? VOICI LES CONSEILS DU THÉRAPEUTE.

Parce qu’il ne faut jamais rester seul dans sa détresse œnologique, voici les conseils de mon ami sommelier Samuel Chevalier Savaria, celui que je n’ose jamais appeler pour ce genre de chose, de peur qu’il ne m’aime plus.



" Sors de ta carapace et trouve un conseiller en vin qui t’inspire confiance. Tu peux en aborder plusieurs avant de choisir le tien. Sinon, explore la section des spécialités, où tu as déjà plus de chance de trouver un vin qui soit meilleur que ceux que tu peux trouver dans les produits réguliers. Aussi, quand tu as trouvé un vigneron que tu aimes, fait des recherches pour voir lesquels de ses autres produits peuvent se trouver en SAQ. Et puis, Emilie, tu pourrais bien commencer par lire un livre sur le vin…"


J'ai pas osé lui demander lequel.

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