L’artiste est au volant. Sur le siège arrière de sa bagnole, une caisse de bouteilles aux jolies étiquettes la met en joie. C’est que Caroline Lavergne signe la nouvelle image du vin effervescent Méthode traditionnelle de Sébastien Brunet. Mais comment nait une étiquette ? C’est ce qu’elle explique tout en rapportant sa précieuse cargaison à la maison.
Dis donc, c’est quoi le processus de création d’une étiquette de vin ?
C’est d’abord au développement chez œnopole qui m’a parlé du domaine, des . Il m’a expliqué leur manière de travailler dans le respect du terroir et de la vigne, le plus naturellement possible. Ça m’a beaucoup parlé. On a ensuite fait une rencontre avec Sébastien et Géraldine.
T’a-t-il fallu beaucoup de temps pour savoir de quoi l’illustration aurait l’air ?
Avant même de discuter avec les vignerons, j’avais en tête que l’étiquette devait refléter le contenu de la bouteille. Celui-ci étant fait de manière attentive et entièrement à la main, j’ai pensé que mon travail devait aussi coller à cette idée. J’ai choisi l’encre et de l’aquarelle pour que l’on puisse sentir la matière sur le papier, les pigments en dialogue avec la surface. J’avais cette idée claire de représenter les sédiments et d’utiliser un pigment Sienne brûlée avec un ultramarine pour la terre océanique, avec ses ammonites. Et puis, je voulais beaucoup de blanc pour faire écho à la légèreté des bulles et à la noblesse du produit. Enfin, il fallait que le texte soit écrit à la main. J’ai plusieurs fois répété « Vouvray » et « », et ce sont les premiers jets qu’on a gardés. Des fois, quand on fait trop d’itérations, on finit par se perdre.
Juges-tu le contenu des bouteilles par leur étiquette ?
Je trouve que, quand une étiquette est trop travaillée, trop léchée, c’est louche (rires) ! J’aime bien que ce soit un peu brut, que le personnage principal ne soit pas l’étiquette, mais bien le vin. En même temps, réaliser ce mandat n’était pas trop difficile. Je suis le public cible. Je suis une jeune professionnelle qui consomme du vin nature (rires). Je me suis simplement demandé ce j’aimerais tenir dans ma main et déposer sur ma table pour recevoir les copains.
Où est-ce qu’on peut voir ton travail en ce moment ?
Je fais beaucoup d’animation et je suis en train de terminer mon premier roman graphique. C’est une autofiction qui s’appelle pour l’instant Le film de Sarah. J’ai suivi le tournage du premier long-métrage de mon amie Sarah Fortin. J’ai transformé mes esquisses et mes archives photos et audio en quelque chose de l’fun à lire. Ça devrait sortir à l’automne chez , en même temps que le film qui s’appelle Nouveau Québec.