L’impact d’Elisabetta Foradori sur le monde du vin italien est incontesté. Originaire de la région de Mezzolombardo, dans les Dolomites du Trentin, son nom renvoie forcément au teroldego, cépage qu’elle a apprivoisé de main de maître pour en faire des vins élégants, beaux et complexes. Un profil qui convient à la femme qui les fait.
En 1985, Elisabetta hérite du domaine familial et se voit propulsée dans le monde de la vinification. Elle amorce alors une grande plantation de pépins de teroldego pour diversifier le matériel végétal disponible pour le domaine, mais aussi pour toute la région. En 2000, elle adhère à la biodynamie : constatant les effets de l’agriculture conventionnelle sur ses vignobles, elle décide de commencer à soigner la terre en enrichissant le sol et en rééquilibrant les plantes. Pour créer plus de diversité, d’autres cépages sont plantés, tels que le manzoni bianco, le pinot grigio, la nosiola et, plus récemment, la schiava nera.
Aujourd’hui, le domaine est mené par les enfants d’Elisabetta : le fils aîné, Emilio, est responsable de la production des vins depuis 2013, puis son frère Theo est l’ambassadeur du domaine, voyageant à travers le monde pour promouvoir les vins et partager la philosophie et la vision de la famille. À la cave, Emilio ne déroge pas cette de celle-ci, soit en employant des fermentations spontanées avec des levures indigènes, un minimum de SO2 et une intervention réduite à la vinification, qui privilégie l’élégance et la finesse à la puissance et à l’extraction. Des amphores d’argile fabriquées en Espagne, appelées tinajas, sont également utilisées sur certaines cuvées.
Enfin, on ne peut pas parler du domaine sans mentionner la précieuse contribution de Myrta, la seule fille d’Elisabetta, qui a transformé l’exploitation en une véritable ferme. Elisabetta s’est d’ailleurs lancée dans la fabrication de fromages. En combinant des techniques fondées sur la biodynamie, la polyculture et la permaculture, la famille a réussi non seulement à créer une ferme et un vignoble présentant une biodiversité et une durabilité à long terme, mais aussi une ferme ancrée dans la responsabilité sociale et culturelle. Et d’ailleurs, tout ce qui s’y produit est rempli d’amour. Et ça se goûte !
